Graphiste : Antoine Pontefract

 

Voici le visuel de notre nouveau CD.

"Transhumances" est une forme d'album concept, travaillé avec,  en tête, la thématique du déplacement, des déplacements

de tous ordres. Concept aussi dans la façon dont je l'ai composé musicalement. Chaque musique a été construite comme

un collage d'éléments sonores, rythmiques et mélodiques en concordance avec le thème de chaque chanson. 

C'est donc un album qui tranche fermement avec tout ce que j'ai fait avant.

 

Avant de vous présenter chaque chanson je voulais vous indiquer que tous les visuels de l'album ont été réalisés sur la base d'une série photographique intitulée :

"Moscou, la nuit, une heure en taxi". J'ai trouvé que ces photographies, réalisées en transit et depuis un véhicule en mouvement, se prêtaient au propos de l'album, sans en être une illustration directe.

Les détails des circonstances où ces photos ont été prises sont racontés

dans les "Carnets de Russie",

à cette page. Voici deux photographies de cette série :

 

 

 

Avant de présenter chaque chanson, je vous donne la liste des musiciens qui jouent dans 

tous les morceaux. Je citerai, après chaque chanson, les musiciens qui interviennent sur chaque morceau particulier.

 

Donc :

 

- Toutes les basses ont été interprétées par Stéphane Métin

- Toutes les batteries, et, sauf indication contraire, les percussions, ont été interprétées par Grégory Culas

- Tous les claviers, sauf indication contraire, ont été interprétées par Karel Juran

- Chant féminin : Ludmila Perinova

- Chant masculin, quelques guitares acoustiques, paroles, musiques et arrangements : celui qui vous écrit.

 

 

Voici les titres :

 

 

1er titre : "Ne les approchez pas"

Ce morceau évoque la problématique des peuples dit "indigènes", "native" pour les anglais, formule que je trouve plus respectueuse.

Le morceau commence par un sample, un chant Jivaro par une petite fille. J'ai utilisé beaucoup de samples dans ce morceau :

Yma Sumak, la guimbarde d'un Shaman Jivaro ou la parole d'un sociologue, Moricio Torres, spécialiste des conflits en Amazonie.

Je parle dans ce morceau des dangers de la "civilisation" pour ces peuples et de la légitimité qu'ils ont à posséder leur terre, légitimité souvent remise en question (par les pays, les grandes compagnies...)

Ecoutez un extrait : 

 

Guitare : Jean-Pierre Mouton

 

2ème titre : "Saturnia"

Ce titre est dédié à Alain Bashung. 

 

J'y parle de Saturnia, thermes sauvages du sud de la Toscane. Invitation au voyage, Saturnia

est de ces lieux où on peut aller quand une crise ou une autre exige une issue de secours... 

 

Quelques images de Saturnia :    

Ecouter un extrait de "Saturnia" : 

 

Guitares : Karel Juran

 

3ème titre : "La grande Transhumance"

Un morceau qui m'a trotté dans la tête plusieurs années avant que je puisse enfin trouver les idées qui allaient me permettre de l'écrire.

Stéphane Métin m'a aidé à aboutir les arrangements de ce morceau, un des titres majeurs du disque.

"La grande transhumance" parle de ce monumental flux de migrations prévu pour la moitié du siècle : 1 milliard de migrants, 

cinq fois plus qu'aujourd'hui. Comment cela sera-t-il gérable ? Quels drames humains cela va engendrer ?

La mondialisation de l'économie et ses lois qui n'avantagent que les pays riches ; les réchauffements climatiques seront à l'origine

de cet immense flux. Si nous ne changeons pas ces deux facteurs, nous serons les premiers à payer l'addition.

Ecouter un extrait du morceau : 

 

Guitare électrique : Fabien Pierre

 

4ème titre : "Dobru noc" (lire "dobrou nots" en roulant le "r")

Certains connaissent ce titre car nous l'interprètons depuis plusieurs années et une version en a été enregistrée sur l'album "Drako".

Mais les arrangements en ont été complétement revus.

Il s'agit ici d'un déplacement continental et motivé par... l'amour ! Mais la chanson parle aussi de nos frontières d'Europe, de leur

sombre histoire. 

La chanson parle aussi de la République tchèque. C'est pourquoi j'ai tenu à ce que tous les sons de claviers

soient des samples de cristaux, vous savez, ces verres en cristal accordés qu'on joue en les frappant ou en faisant glisser le doigt dessus,

woouuu ! 

Le refrain de la chanson, chanté par Ludmila, est une berceuse d'origine slovaque. "Dobru Noc" veut dire "bonne nuit" en slovaque.

Ecouter un extrait :   

 

Guitares : Fabien Pierre

 

5ème titre : "Gens du Voyage"

La chanson commence par un sample de la chanson "Gelem gelem" qui a été choisie en 1971 pour devenir l'hymne Rom.

Ce chant a été interprèté par beaucoup de formations et chanteurs. J'ai choisi la version du film "Gadjo Dilo" et c'est Maria Korê 

qui la chante.

Depuis 1971 aussi le mot "Rom" a été choisi pour désigner toutes les différentes ethnies originalement parties d'Inde au 9ème siècle.

Mais la chanson parle plus particulièrement des Manouches "qui depuis 600 ans vivent parmi nous".

La chanson raconte l'histoire des Manouches et aussi des discriminations qu'ils ont subies à partir du 16ème siècle 

et qu'ils subissent encore, comme tous les peuples Roms.

Un autre sample a été utilisé, sample que j'avais enregistré au cours d'un concert du groupe Swing 39, une famille manouche vivant

près de Dole et qui sont devenus des amis depuis.

Emmanuel Trégouét a travaillé avec moi sur les arrangements des guitares et c'est lui qui interpréte toutes les guitares.

Le titre "Gens du voyage" peut être écouter en entier sur notre myspace.

 

6ème titre : "Ilhem"

J'ai écrit la première version de ce texte en 1984, lorsque je vivais en Algérie, dans la ville d'Ain M'Lila, une ville au joli nom de fleur :

le lilas.

Il a été revu pour devenir le texte de cette chanson.

J'ai utilisé pour ce titre une rythmique du sud du Maroc. Mohand Rais participe à cette chanson à double titre : comme joueur de Gambri,

une basse traditionnelle du Maroc, et comme chanteur puisque nous chantons en alternance lui et moi.

Mohand m'a dit "Une adaptation comme la tienne d'une chanson du Sud Maroc, ça n'a jamais été fait !" 

Vous pouvez écouter un extrait de la chanson : 

 

Guitare : Jean-Pierre Mouton

Percussions : Stéphane Pecorini

 

7ème titre : "Nedo et Sanela" (lire "Niedo")

Autre titre que certains ont déjà pu entendre dans nos concerts passés. Titre totalement réarrangé avec la collaboration de Karel Juran, 

un partenaire de longue date.

Cette chanson est partie d'un témoignage d'une amie éducatrice. Nedo et Sanela sont deux migrants Roms du Kosovo qui sont arrivés à 

Pontarlier en 2006. Pendant le voyage, dans un camion bâché, Sanela, une jeune femme de 16 ans, enceinte, a accouché d'une petite fille. 

En écoutant ce récit, j'ai immédiatement pensé à la naissance du Christ, né lui aussi de deux parents en migration et dans des conditions similaires.

Voilà pourquoi j'ai opté pour ces arrangements au carillon, pour que cette chanson ressemble à une chanson de Noël....

Ludmila chante, pendant le refrain, "E Pada pada Rozicka", une chanson traditionnelle de Moravie qu'elle m'a fait découvrir.

écouter un extrait :  

 

8ème titre : "Les Cigognes d'Helpa"

Helpa est une petite ville de Slovaquie. "To ta Helpa" est une chanson folklorique très connue en Slovaquie.

Autre chanson qui a demandé une très longue maturation. Il y a bien cinq ans que Ludmila m'avait fait découvrir "To ta Helpa".

Les détours qui ont abouti à cette chanson sont nombreux. Dans ces moments, l'inconscient nous fait des surprises incroyables !

Je voulais au départ parler de la ville de Mitrovica où il y a un pont, restauré par l'ONU et magnifique, que personne ne traverse, sauf

s'il est accompagné d'un soldat français ou belge. Car d'un côté il y a le quartier serbe, de l'autre le quartier Albanais et qu'il y a eu

là de très sanglants affrontements. Après de nombreuses lectures, j'ai décidé d'ouvrir mon angle de vue et c'est là que les cigognes sont

venues apporter leur regard de migrantes... migratrices pardon. La chanson est alors devenue un catalogue de conflits de populations, catalogue 

fait à partir du fuseau migratoire des Cigognes d'Europe centrale.

A la fin de ce long slam, la chanson "To ta Helpa", interprétée par des petites filles de 7 à 13 ans. Elles sont dirigées par Helena Bouckova, 

directrice de choeur dans l'école de musique de Tabor, en République Tchèque (Tabor est la ville où vivent Karel et Ludmila).

écouter un extrait des "Cigognes d'Helpa" 

 

Guitare : Karel Juran

Cymbalum : David Lefèbvre

 

9ème titre : "Madame Grunenwald"

Qui est Madame Grunenwald ? C'est bien la question soulevée par ce texte, mais qui, je vous le dis tout de suite, est une fausse piste...

La seule question que nous pourrions nous poser serait : Madame Grunenwald a-t-elle raison ou tort ? Ou : L'état d'esprit de Madame

Grunenwald serait-il suffisant à éviter toute honte future à une population ? (exemples : la honte d'avoir essayé de faire disparaître une partie

de cette population, ou encore la honte de tous les rejets illégitimes, de toutes les discriminations)

Bref Madame Grunenwald serait une sorte de questionnement philosophique venant à point nommé après les terribles conflits évoqués dans

Les Cigognes d'Helpa, ou après quelques bricolages idéologiques très douteux de notre gouvernement....   

 

A la fin de la chanson, Ludmila interprète un texte du poète Itzik MANGER (1901-1969), écrivant en langue Yiddish. 

Le poême dont est tiré cet extrait a pour titre LOMIR-ZHE ZINGEN.

"Madame Grunenwald" peut être écouté en entier sur notre myspace.

 

Claviers : Jeff Melin

Guitares : Fabien Pierre

 

10ème titre : "Une nuit que nous aimons"

Autre Slam mis en musique. Un autre déplacement évoqué ici, celui du jour à la nuit, de l'univers de la raison à celui des pulsions inconscientes.

Cette chanson est partie d'une idée musicale de Stéphane Métin. Nous co-signons ce titre.

écouter un extrait :  

 

Synthétiseur : Jeff Melin

Guitare : Jean-Pierre Mouton

 

11ème titre : "Rue d'Arènes"


Rue d'Arènes est un hommage à la rue que j'ai habité pendant 24 ans. Hommage à sa diversité.

On entend le son d'un instrument qui a enchanté ma jeunesse. J'ai nommé le Mellotron. Ce fut le premier sampler, analogique, un instrument magique (King Krimson, Beatles, Genesis, Radio Head l'ont utilisé).

On entend aussi dans cette chanson un sample du quartet du violoniste tunisien  Jasser HAJ YOUSSEF tiré de son morceau "Friggya".

"Rue d'Arènes" peut être écouté en entier sur notre myspace.

 

 

Voilà pour les présentations. Vous trouverez le lien pour acheter le CD en bas de page.

Je vous remercie de votre attention et j'espère que vous serez sensible à ce que vous avez lu et entendu.

Bien amicalement !

Philippe B. Tristan

 

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